Mon histoire ….

Je ne suis pas née dans une ferme à mon grand désespoir, mes parents ouvriers, avaient comme tout le monde des poules, des lapins pour leur consommation.

Bien que mon grand père avait été paysan, j’ai peut être génétiquement eu le même sens.

Déjà gamine je me voyais au milieu de nulle part avec toute une horde d’animaux.

j’ai étudié l’agriculture quelques années, mais celles ci ont eu raison de moi, je n’étais pas intellectuelle mais bien manuelle. s’est avec l’obtention du BAC  que j’ai résinié ma vie d’étudiante et pris mes jambes à mon cou et suis partie travailler.

Ma première expérience en tant qu’agricultrice était non loin de là en plaine, sur une exploitation dite moyenne. j’ai vécu mes premières vraies sensations du métier, mélangeant bonheur et déception.

Sur cette ferme, moi la première je rêvais de grand, je rêvais d’être une femme « grosse », capable de gérer aussi bien, aussi dur, aussi grand, qu’un homme voir même mieux.

Etre reconnue dans ce monde masculin !! Pourtant après plusieurs années, j’étais devenu maman, cette soif de grossir était toujours là, comme une drogue comme une atmosphère vitale. Personne parlait de solidarité ou d’entre aide, de convivialité entre voisin entre gens du même métier. Non on se racontait tous la même chose, le nombre de quintaux ramassés à l hectare, le nombre de bêtes vendues, le prix de vente et comparer ces prix. Comme pour toujours avoir la meilleure place au sein de cette pyramide humaine au goût stupide.

Chacun se plaignant du marché, des prix de toutes marchandises qui flamboyaient sous nos yeux, mais à aucun moment on discutait ensemble comment nous pourrions faire pour mieux vivre de notre métier. trouver peut être une solution se regroupant pour abaisser ses prix ou pour garder le nord !!

Non rien du tout !

Le travail quotidien lourd et pesant, étant tout de même passionnant. Gardant toujours l’objectif d’agrandir l’exploitation, d’investir plus pour espérer peut être gagner plus. Et on avait tous cette même philosophie de vie  Effrayante !!

On peut critiquer les parisiens « métro boulot dodo » on a rien à envier à ce rythme infernal !!

Les fermes ont évolué avec les années comme le reste du monde les années 50 qui  ont disparues et ont laissé place à une cadence de technologie de modernisme à oublier les bases essentielles de notre vie. LE paysan est l’un des premiers métiers à avoir traversé des millénaires, il n y avait pas de village sans paysan, aujourd’hui on oublie qui on est et les autres nous oublient.

 

Lors des bilans comptables de l’exploitation, je me souviens n’avoir eu de l’importance que sur des chiffres afin d’être sure d’avoir assez de ressources pour réinvestir, j’oubliais complètement ma vie et celle de ma fille

l’émotion humaine, l’amour de cette passion étaient secondaire « lorsque que le comptable nous demandait : coté moral, vie privé tout va bien  » on répondait bêtement bien sur tant qu’on gagne tant qu’on investi mais ou allions nous arrêter

il y a quelques années je me souviens me disputer avec le marchand de bête pour quelques centimes d’euros derrière le cul d’une vache pour tenter au mieux de la valoriser pour son aspect physique sans se soucier de quoi que se soit. Le marché a des cases ou nous rangeons

les petites, puis dans une autre les grosses et puis les plus jeunes et ainsi de suite. le gout, la saveur, alors là aucun commentaire !!

Ne sachant pas et se moquant totalement ou allait partir la bête et puis vu le nombre d’animaux qui partait il était difficile de se soucier de tout cela.

 

Un matin pas comme un autre, je me suis réveillée fatiguée, déçue du chemin que je prenais, perdue le temps d’aimer les autres, d’apprécier des moments magiques avec ma fille.

Je me suis demandé ou j’allais, aurais je du répis, aurais je de la satisfaction ?

C’est en 2016 que j’ai plaqué cette exploitation, puisque l’humain n’y était plus non plus, et suis repartie ici de zéro. Comme un nouveau départ pour rattraper mes premières erreurs.

Repartir avec rien est un risque énorme voir fou dans ce métier avec la conjoncture aujourd’hui. Mais au fond de chaque paysan on a toujours cette flamme passionnante de vouloir élever cultiver pour nourrir notre prochain. Nous paysans nous avons la plus belle des richesses, pouvoir manger ce que nous produisons et surtout bien manger, nous sommes maître de notre santé. Nous connaissons la terre, la faune et flore les animaux domestiques, alors il est de mon devoir de continuer mon métier mais différemment. Respectant ma santé et celle de mes proches, respecter mes animaux, en offrant le meilleur aux autres.

Je transporte avec moi dans cette aventure ma fille Jeanne Mon mari christophe ainsi que ses enfants Léo et Eliott. Ce sont aussi eux qui vont me pousser à produire de belles et bonnes choses tout en vivant une vie de famille merveilleuse et surtout la plus simple possible.

Arfeuilles donc, ou il y a encore des terres sauvages !! une petite exploitation de 87 hectares avec une 30 de vaches charolaise, une douzaine de vaches laitières, 150 brebis rava.

Je profite de chaque moment pour mieux connaître mes animaux, pour tenter de les écouter, de les comprendre.

Certains végan ou végétarien me diront que je suis une assassin de tuer les animaux. Moi je me préoccupe d’eux même si je mange de la viande. Quoi qu’on dise ou qu’on pense la chaîne animal est ainsi, l’homme à besoin de manger de la viande.

Mais j’élève mes bêtes dans les meilleures conditions, pour leur offrir une belle vie, et les élèves de manières naturelles autant que je peux pour offrir à l’homme une viande de bon gout et seine.

La qualité des mes produits est aujourd’hui mon devoir.

Il faut mieux manger et surtout être sur de ce que nous avons dans notre assiette.

Je sais qu’avec une si petite exploitation il me faut redoubler d’effort pour lutter contre l’inflation des prix, des augmentations de mes achats, les maladies ….mais je suis convaincu que de vivre simplement tout en produisant le meilleur j’arriverais j’espère à transmettre ma passion à mes enfants.

je serai heureuse de vous expliquer ma vie de paysanne !

revenez dans les fermes pour mieux manger !!